Historique et thématique du manga

Publié le par Gaëlle Tressou TL2

Première partie :
présentation générale du manga

Le manga est un genre littéraire très en vogue de nos jours. Nombre d’adolescents, en France, lisent ces bandes-dessinées japonaises. Mais si on remonte un peu dans le temps, on s’apercevra que la manga n’a véritablement franchi les frontières européennes qu’il y a une dizaine d’années. Alors qu’aux Japon, le manga existe depuis plusieurs siècles déjà.

Comment le manga s’est-il développé durant toutes ces années ? Comment est-il parvenu jusqu’à notre pays ?

Pour comprendre ce qu’est le manga, il faudrait remonter à ses origines, à sa création. Ensuite il faudrait suivre son développement, les grands changements dont il a fait l’objet. Et enfin il faudrait voir comment il s’est exporter à travers le monde.

I/ les origines du manga

1)    genèse

 On trouve les premières traces du manga à l’ère Nara. Durant cette période historique du Japon qui couvre la majeure partie du VIIIème siècle, se développe les emakimonos. Ce sont des rouleaux sur lesquels étaient peints et calligraphiés une histoire que l’on découvrait au fur et à mesure du déroulement.

Si les premiers emakimonos sont des copies d’œuvres chinoises, les premières créations japonaises font leur apparition au XIIème siècle. On y découvre le Genji monogatari emaki . Ce genre donnait une grande importance à l’image. On pouvait comprendre l’histoire rien qu’en suivant les images. Le texte n’étant présent que pour expliquer certains points spécifiques de l’histoire. On trouve dans le Genji monogatari emaki une notion fondamentale du manga : la priorité donnée à l’image.

Quelques siècles, sous la période Edo (de 1600 à 1868), on découvre les fameuses estampes japonaises. D’abord destinées à illustrer les livres, elles prennent le devant pour composer ce que l’on appellera des « livres à regarder ». Ces livres-là sont à mettre en opposition avec les  livres normaux que se lisent plus qu’ils ne se regardent, du fait qu’ils sont principalement, voire exclusivement, constitués de textes.

Il se trouve que le créateur des estampes est également celui qui nomma le genre « manga ». Katsushika Hokusai est cet homme.

Ce peintre, dessinateur ayant vécu de 1760 à 1849, fut à l’origine du terme manga. Le terme en lui-même est souvent traduit par image dérisoire. Il est composé de deux caractères : ga en japonais signifie « dessin » ou encore « gravure » tandis que man veut dire « divertissant », « involontaire ». Il peut éventuellement signifier « sans but ». Le terme manga peut donc être traduit par « esquisse rapide ». Hokusai à créer ce terme pour nommer les dessins caricaturaux qu’il publiait entre 1814 et 1834.


2)    évolution

 

Le manga, comme nous le connaissons aujourd’hui, n’existe dans cette forme que depuis le début du XXème siècle. En effet, à cette époque, le manga au japon désigne non seulement la création, mais également le support. Dans ce pays asiatique, le manga est présenté sous forme de périodiques ou d’albums. A l’image de nos journaux, au Japon, le manga se lit puis se jette. Il est devenu un produit de consommation courante là-bas.

Le manga paraît dans la presse quotidienne pour adultes et les mensuels pour enfants avec la création du Shonen Club et le Shojo Club respectivement en

1914 et 1923. Le Shonen Club est un mensuel proposant des créations destinées

aux garçons (en japonais, shonen signifie jeune garçon) tandis que le Shojo Club s’adresse d’avantage aux jeunes filles (shojo signifie jeune fille en japonais).

Mais l’évolution la plus marquante du manga au Japon a vu le jour au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Après la capitulation japonaise le 15 août 1945, les Etats-Unis occupent le Japon. La culture japonaise se trouve nettement influencée par celle des américains. Les comic-strip (bandes dessinées américaines) sont largement diffusés et traduits au Japon. Ainsi, nombre de mangakas (auteurs de mangas) voient leurs créations influencées par les réalisations américaines.

C’est le cas en particulier de Osamu Tezuka qui a révolutionné le manga. Dans ce pays ruiné, la population a besoin de distraction. Ainsi le manga répond à cette demande d’oublier la guerre. Cet homme a su par son génie donner un nouveau visage au manga, un visage qui est restée puisque c’est celui que nous connaissons aujourd’hui. Elevé au rang de « Dieu » par ses contemporains, Tezuka voulait créer des animés. Seulement le pays est en pleine reconstruction, aussi bien matériellement que financièrement.
Du coup, Tezuka n’a pas les moyens de produire ses animés. Pour parer à ce désagrément de taille, Tezuka décide dans un premier temps de mettre ses idées sur papier avant de pouvoir les mettre à l’écran. Ainsi, il publiera en 1947 Shin Takarajima, un ouvrage de 200 pages dans lequel il essayera de retranscrire certains procédés qui pourraient être visibles au cinéma. Il écrira des onomatopées soulignant des actions ou des attitudes de personnages. De plus dans ces dessins, il ne mettra plus les personnages bien centrés au milieu des images et en pied. Il créera une animation jamais vue jusqu’alors.

Au Japon, cet homme est un personnage vraiment important puisque la date de son décès est aujourd’hui décrétée jour de deuil national.

 

II/ la diffusion du manga en France

 

1)    des débuts peu encourageants

 

En France, le manga a eu du mal à percer. On ne le voit apparaître que dans les années 70 à nos écrans avec les animés Astro Boy et le roi Léo. Ce sont deux œuvres sorties de l’esprit de Tezuka. Les séries nippones prendront de l’ampleur que dans les années 80 avec pour cible principale les enfants. On découvre ainsi Candy, Goldorak ou encore Albator.


Si les animés commencent à devenir populaires, la version papier n’atteint pas les frontières de l’hexagone. Il faudra attendre 1988 et la sortie du film d’animation Akira de Katsuhiro Otomo pour que la situation se décante un peu. Cet animé sera traduit en version manga l’année suivante. Mais la France est le pays le plus en retard en Europe en ce qui concerne les mangas. L’accueil de ce manga fut mitigé.

 

2)    une série qui va définitivement lancer le manga sur le marché français

 

Si quelques séries ont réussi à intéresser le public français, il faut bien avouer que le manga n’est pas très répandu. Il faut attendre 1993 et la diffusion de la série Dragon Ball Z, de Akira Toriyama, à la télévision. En effet cette série remporte un vif succès. Du coup, l’éditeur Glénat (qui fut le premier à traduire Akira) se lance dans la publication en français de Dragon Ball.

Le manga commence dés lors à devenir populaire. On voit se multiplier les séries ainsi que les éditeurs. Sont créer alors des boutiques spécialisées dans l’importation des lectures nippones. Le marché du manga est ainsi lancé et on voit se diversifier les séries.

 

3)    des séries adaptées à tous les publics, les jeunes comme les adultes

 

Maintenant on peut voir que le manga est vraiment adapté à toutes les tranches d’âges. Les 2 principales catégories sont bien évidemment les Shonen, un style qui met souvent en avant l’action, le sport, les combats… et qui vise donc un public généralement adolescent et masculin, ainsi que les Shojo, un genre qui s’adresse plus particulièrement aux jeunes filles de par le romantisme que l’on retrouve dans ces mangas.

Mais il existe de nombreuses autres catégories. Les Gekiga, par exemple, sont  des mangas des années 60-70 dont les thèmes sont sérieux avec l’idée du drame (en japonais,  « geki » signifie drame). Les Kodomo sont eux des mangas destinés aux jeunes enfants. Voilà pour ce qu’il en est des différentes catégories qui tiennent compte de l’âge et des grands thèmes.

Mais là où l’on retrouve la plus grande diversité de catégories, c’est quand on touche aux relations sentimentales. Par exemple, le Shojo-ai et le Shonen-ai  caractérisent respectivement les mangas érotiques mettant en scène des femmes et ceux mettant en scène des hommes. Le Yaoi et le Yuri eux concernent les mangas traitant l’un des relations sexuelles entre hommes et l’autre entre femmes. Et pour finir, il existe le Hentai qui concerne le manga purement pornographique.

Les termes sont bien plus nombreux encore et sont extrêmement spécifiques et ainsi peu connus. De ce fait on classe souvent les mangas dans les termes de Shonen et de Shojo uniquement.

 

Bibliographie

 

 

Beaux Arts magazine, numéro 224, janvier 2003

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Manga

http://manga73.skyblog.com/

http://www.ac-versailles.fr/etabliss/herblay/Manga/historic.htm

http://www.manga-news.com/rubrique.php3?id_rubrique=1

http://www.glenatmanga.com/default.asp?Id=http%3A//www.glenatmanga.com/dyn/glenat/pagesasp/13manga/1310aparaitre/1310accueil.asp

 

Publié dans Mangas

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